« I feel better today than in 2012 » / « Je me sens meilleur aujourd’hui qu’en 2012 »

drapeau-anglais Can you please take us through your judo carrier, from when you started in Lugan to your nomination at the head of the national French team of Judo ?

My time as a judoka started very easily by the acquisition of a licence at the Judo club of Montbazens, the closest of Lugan (12) in 1973 with Yves POUJOLS. Then in Rodez in 1980 with Raymond SAQUE with whom I sticked around for a while, then in the Creps of Toulouse in 1983 with Robert BASTIA and in the INSEP of Paris from 1985 to today. In 1997 I was named Nationa! Junior Coach then in charge of the cadet and juniors French teams from 2001 to 2006 and then in charge of the cadets, juniors and seniors French masculine teams  from 2009 to 2012.

The London title with Teddy was the final goal of a great adventure ?

It was the ending of my collaboration with Teddy RINER but also the ending of my national French judo coach carrier. It was a very important moment of my life but I always thought I needed to change. At 48 years old, either I was leaving for new adventures as fulfilling as the previous one, or I could stay in a field I already new by heart. As a matter of fact I had made that choice when I took my position in the French seniors team in 2009. On this day I’m still convinced it was the right choice. The adventure with Teddy started in 2003 after he won the French scholar championship and got in INSEP in the juniors group I was leading under Stéphane TRAINEAU (who was then the high-level director). The years following this were very hard, particularly when Stéphane left because the new directing team didn’t wanted very young athletes in INSEP. What happened next gave proved I was right with, in 2006, with 3 juniors championship titles (including Teddy), 1 silver medal and one bronze medal ; 2012 brought a olympic title with Teddy ad a bronze medal with Ugo LEGRAND and finally in 2016 with a gold medal with Teddy and a bronze with Cyrille MARET both from that group. It was a team adventure, with a coaching team including my then-partner Franck CHUMMILY, RINER’s actual coach, the parents of the young with whom I’ve always had strong connections and a high-level judoka team who’s been standing by each others sides until today.

4 years after, what was your feeling when he started this journey ? This London title, do you still think about it ?

As of today I still put on the judogi on a regular basis, either by teaching judo to CEOs or famous personalities in Paris, either with foreign national teams. I obviously think about London 2012 but it’s been brought back to me so often I could never forget it. That being said, I have the habit to cut ties easily with the past because I’m more excited about the future and potential prospects. If you look to much behind you, you can’t move on and that’s the opposite of what I want. Teddy RINER did his job in Rio and that wasn’t a surprise. But everything is possible in the Olympic Games, no matter what you did before. In this competition, all achievements are possible and sometimes competitors have nothing to lose like the Israeli who did an amazing semi-final against Teddy or the victory of Emilie ANDEOL in the feminine team the same day.

You seem to have a busy life today, can you if a few words talk about your new career ?

I wanted to get out of judo in 2012 like I did in 1991 to have new experiences. Since that date I’ve had the chance of knowing high-level sport in different disciplines like MotoGP, horse riding, Formula 1, football or figure skating, coaching foreign national teams but also sharing my experience and advising companies in management, performance or well-being of their employees. All that makes me feel better today then in 2012 and conforts me in my decision.

Do you often go back to Lugan, your hometown ?

I’m very attached to LUGAN and its inhabitants who are like family, it is for me the most beautiful French village that hasn’t showcased its full potential yet. Unfortunately, the countryside is dying everywhere in the country, you have to invent new solutions, open and try to attract new investors which is already happening thanks to the many volunteers of the town who are really invested. We live in a changing world, therefore we need to adapt with, when possible, some time ahead ; the future of our villages is at stake. I’ll be more and more committed to helping my town in that way and as much as I can – Traduction Marine NOZERAND –

drapeau-france-francais-150-x-90-cm Pouvez-vous retracer votre carrière dans le judo, de vos débuts à Lugan à votre nomination à la tête de l’équipe de France de judo ?

Ma période de judoka a démarré très simplement par une prise de licence au club de Judo de Montbazens, le plus proche de LUGAN (12) en 1973 avec Yves POUJOLS, puis Rodez en 80 avec Raymond SAQUE avec qui j’ai fait un bon bout de chemin, au Creps de Toulouse en 83 avec Robert BASTIE et ensuite à l’Insep à Paris de 1985 à aujourd’hui. Dès 1997, j’ai été nommé entraîneur national juniors puis responsable des équipes de France cadets et juniors en 2001 jusqu’en 2006 et ensuite responsable des équipes de France masculines cadets juniors et séniors de 2009 à 2012.

Le titre à Londres aux côtés de Teddy était donc l’aboutissement d’une belle aventure ? 

Il était l’aboutissement de ma collaboration avec Teddy RINER et la fin de ma carrière d’entraîneur national Français de judo. Elle a été pour moi un passage important de ma vie mais j’ai toujours pensé qu’il fallait que je change. A 48 ans, soit je quittais pour de nouvelles aventures tout aussi enrichissantes, soit je restais pour un milieu dans lequel j’avais fait le tour. En réalité, j’avais déjà fait ce choix dès ma prise de fonctions auprès de l’équipe de France séniors en 2009. A ce jour, je reste convaincu que c’était le bon. L’aventure avec Teddy a commencé en 2003 après qu’il ait gagné le championnat de France scolaire et qu’il a intégré l’Insep au sein du groupe juniors que je dirigeais sous la coupe de Stéphane TRAINEAU le directeur du haut-niveau de l’époque. Les années qui ont suivi ont été particulièrement difficiles, notamment après le départ de Stéphane car la nouvelle équipe dirigeante ne voulait pas des très jeunes à l’Insep. La suite m’a donné cependant raison avec, en 2006, 3 titres de champions du monde juniors (dont Teddy), 1 médaille d’argent et une de bronze ; en 2012 un titre olympique avec Teddy et une médaille de bronze avec Ugo LEGRAND et enfin en 2016, une or avec Teddy et une bronze Cyrille MARET tous issus de ce groupe. Cela a été une aventure d’équipes ; un équipe d’encadrants dont mon adjoint de l’époque Franck CHAMBILY, l’actuel coach de RINER et les parents des jeunes avec qui j’ai toujours eu des liens forts et une équipe de judokas de haut-niveau qui se sont serrés les coudes depuis leur arrivée à l’Insep jusqu’à aujourd’hui.

Quatre ans après, quel  a été votre sentiment quand il a commencé sa journée ? Ce titre à Londres, vous y pensez encore aujourd’hui ?

Aujourd’hui, j’enfile régulièrement le judogi, soit en faisant pratiquer le judo à de grands chefs d’entreprises ou à des personnalités à Paris, soit auprès d’équipes nationales étrangères. Je pense forcément à Londres 2012 mais on me le rappelle si souvent que je ne pourrais de toute façon pas l’oublier. Cela dit, j’ai pour habitude de couper facilement avec le passé car c’est l’avenir et les projets qui m’animent le plus. Si on regarde trop en arrière, on n’avance pas et ce n’est pas ce que je veux. Teddy RINER a fait son boulot à Rio et cela n’a été une surprise pour personne. Cela dit, tout est possible aux jeux quoi qu’on ait fait avant; dans cette compétition les exploits sont possibles et les adversaires n’ont parfois rien à perdre comme l’Israélien qui a fait un très belle demi-finale contre Teddy ou la victoire d’Emilie ANDEOL qui gagne le même jour chez les féminines le même jour.

Vous semblez avoir aujourd’hui une vie bien remplie, pouvez-vous en quelques lignes évoquer votre nouvelle carrière?

J’ai voulu sortir du milieu judo en 2012 comme je l’avais déjà fait en 1991 pour m’enrichir d’autres expériences. Depuis cette date, j’ai eu la chance de connaitre le très haut-niveau dans différentes disciplines comme le MotoGP, l’équitation, la Formule 1, le football ou le patinage artistique, de coacher des équipes nationales étrangères mais aussi de partager mon expérience et de conseiller les entreprises dans le management, la performance ou le bien-être des salariés. Tout cela additionné fait que je me sens meilleur aujourd’hui qu’en 2012 et me conforte dans mes décisions.

Retournez-vous souvent à Lugan votre village natal ?

Je suis très attaché à LUGAN et à leurs habitants dont une partie compose ma famille ; c’est pour moi le plus beau village de France qui n’a pas encore exprimé tout son potentiel. Malheureusement, aujourd’hui la campagne meurt un peu partout dans le pays; il faut donc inventer de nouvelles solutions, s’ouvrir et essayer d’attirer de nouveaux investisseurs ce qui est déjà le cas grâce aux nombreux bénévoles de la commune qui s’investissent énormément. Nous vivons dans un monde volatile qui évolue très rapidement, par conséquent on doit constamment se remettre en question et s’adapter avec, si possible, un temps d’avance ; l’avenir de nos villages passe par là. De ce fait, je serai de plus en plus engagé pour aider mon village dans ce sens et dans la mesure de mes possibilités –

Rédigé par Pierre Adrien / Le Villefranchois